Reprise… Pourquoi maintenant, pourquoi après tant de temps? Je n’en sais rien… Juste cette envie, ce besoin. Le sentir couler… Un peu de chaleur, pâle mais bien présente. Sentir cette vie qui m’échappe. La sentir s’évader par mes veines, une fois encore. Les veines. Le sang. Un sang plein et saturé, obstrué par des couleurs incessantes, vides et absurd...
De plus en plus dur de tenir le coup… Je crois que je n’a jamais été aussi mal. Avant il y avait la rage, les meurtrissures, la douleur… Toute cette haine qui pouvait s’écouler par mes veines… Maintenant il ne reste que le vide. Un vide incertain, inconstant et futile. Des pensées éparses qui obturent mon esprit, qui lui rappellent sans cesse sa douloureuse exis...
In your eyes, Motionless mirrors, Infinite dust. So much lost tears, No soul, Breaks me again. Emptiness, Void and infinity, Terrible mist. Smell of your body, Against my skin, Breaks my madness. Sweet and lost queen, For ever destroyed, Still constantly. Nothing more, Just love and fear, Madness and horror.
Coupé les ailes Je suis dans une tombe Sans pouvoir ouvrir le couvercle Une petite boîte Des orbites arrachées Un éclair blanc Tout est lumineux Tout est anéanti Un simple regard Une volute incertaine Il suffit que je trépasse Que je ne puisse renaître Perdu, inutile Tout ça pour ça Alors que ta main aurait suffit
Pas si terrible d’être autiste et schizophrène à Barcelone… Les espagnoles sont plutôt jolies… Està muy bien!!!
Illusion, confusion, apocalypse De la folie cristalline et lumineuse Rien d’autre, juste un regard brisé Des sens qui n’en sont plus Qui n’en ont pas plus d’avantage Des miettes dispersées dans le vide Des facettes hallucinées Un monde sans vie, sans soleil, sans espoir Rien d’autre, toujours trop L’horreur, la sublime horreur
Sortie définitive de l’hôpital ce vendredi, après deux mois d’hospitalisation. J’ai également décidé de rentrer chez moi. Je ne pense pas qu’un foyer me convienne. Pour l’instant, le diagnostic est le suivant: épisode dépressif majeure, avec un trouble de la personnalité schizotypique. A voir… A partir de la sortie, ce sera deux rendez-vous par semaine avec ...
L’hospitalisation va encore durer un certain temps. Cela fait un mois et demi maintenant, mais l’on ne me laissera pas sortir tant que les choses ne se seront pas apaisées. Et c’est très bien comme cela, quant bien même je commence à trouver le temps long, à avoir envie de rentrer. J’ai par contre droit à de plus en plus de congés, histoire de reprendre peu à peu...
Je crois que je commence à me sentir mieux, au bout de presque six semaines d’hospitalisation. Je commence à en avoir assez de cette folie ambiante, qui traîne partout là où je pose mes yeux. Marre des schizos qui me font des avances, qui croient que je travaille pour la Nasa, ou que je suis un taliban qui va les égorger pendant leur sommeil. Marre des gens qui se frappent...
Pas de sortie aujourd’hui. J’ai annulé. Je me sens trop faible, trop perméable. Xanax, lorazépam, l’heure de la sieste…
En permission cet après-midi, ce soir, cette nuit… J’ai été sage. Et je dois dire que je me sens effectivement mieux. Sans-doute est-ce le changement d’anti-dépresseur, et le nouveau neuroleptique, que je tolère désormais. L’on me demande même si je fais partie du personnel médical… Toujours cette putain d’empathie, toujours cette souffrance, lorsqu...
Deux jours de permission pour les fêtes de fin d’année, comme pour Noël. J’espère que cela se passera bien. Au retour, il y aura sans doute encore 2 semaines d’hospitalisation. 5 semaines en tout… Et c’est long. Changement de traitement hier. De nouveaux anti-dépresseurs, un peu plus violents, des somnifères, et le retour des neuroleptiques, que j’ai en horre...
Dernières traces d’une nuit sauvage et solitaire. Seconde hospitalisation, dès aujourd’hui. Espérons que, cette fois-ci, le masque s’effritera…
J’ai décidé de remettre certains vieux textes en ligne. Ces derniers ont été écrits alors que j’avais entre 16 en 20 ans. La plupart d’entre eux ont été détruits, mais ceux-ci ont été conservés, bien qu’ils soient fort maladroits. D’aucuns y verront un adolescent en crise d’identité. Grand bien leur fasse. En ce qui me concerne, je peux y décerner ...
Aujourd’hui, je vais demander à être hospitalisé une seconde fois. Chaque jour, la situation devient pire, échappe à tout contrôle. Il faut que cela s’arrête, vraiment. Que j’arrive à laisser tomber le masque, que j’arrive à laisser les autres m’aider.
Cette fois-ci il y en a partout. Une seule marque, mais profonde. Le sol en est couvert, les murs aussi. Tout comme mes mains, et mon pantalon, sur lequel j’ai laissé les gouttes perler. De la C., encore… Je n’arrive toujours pas à trouver en moi l’énergie pour ne pas me détruire. J’ai par contre eu envie de sortir. Voir des gens. Inutile, mais j’...
Je ne sens plus de colère en moi. Il y a juste de la tristesse. Et c’est pire. Quand bien même la colère est destructrice, elle maintient en vie. Elle rappelle nos pires instincts, hérités par des siècles de désolation, et nous force à nous battre encore, sans en demander la cause. Il n’y a plus que des mensonges, des visages qui ne veulent plus rien dire, ...
«Everything a lie. Everything you hear, everything you see. So much to spew out. They just keep coming, one after another. You’re in a box. A moving box. They want you dead, or in their lie… There’s only one thing a man can do – find something that’s his, and make an island for himself. If I never meet you in this life, let me feel the lack; a glance from your e...
Le rêve se déroule dans un contexte assez proche de la réalité. J’habite en ville, dans un appartement situé au rez-de-chaussée. Il faut par contre quand même prendre un ascenseur pour y accéder… Allez comprendre les villes d’aujourd’hui… En bas de chez moi, il y a un petit magasin, dans lequel je vais souvent faire mes achats. La boutique est tenue par u...
Les plus beaux sourires cachent souvent les plus grandes tristesses Je n’aime pas me réveiller avec ce genre de phrase dans la tête… Xanax… Vite…
Pas beaucoup de sagesse dans mes actes ces derniers temps. Déplacé, ou tout simplement oublié des rendez-vous, dont ma psy et l’infirmière qui me suit depuis ma sortie. Oups… (long silence) La semaine s’était pourtant bien terminée. Quelques affaires réglées, de nouveau un peu d’énergie. Le week-end passé en sécurité chez mon ami S., histoire que je ne ...
Nous nous battons sans cesse contres nos âmes, fustigées par le non-sens, la méconnaissance du moi profond. Nous n’avons de cesse d’écorcher nos propres pensées, trop incertaines et volages. Ecorchures, douces traces du passage de la grâce, trop vite effacée par ce temps qui nous manque tellement. Nous ne sommes rien, que d’infimes portions statiques d’une én...
Trop tôt, ou peut-être trop tard justement. Je suis sorti, je suis dehors. Je cherche à me détruire, et j’en suis conscient. Alors il n’y a pas de problème. Une bonne dose d’anti-dépresseurs devrait suffire. Et bien non. Jamais je n’ai été aussi mal, depuis cette sortie. Je dors, sans pouvoir distinguer mes rêves de la réalité. Je me lève, avale s...
De retour chez moi. Définitivement… Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, je ne pense pas être prêt. Je me sens détruit, et je ne suis pas sûr de savoir où est le mode d’emploi pour me remonter. De nouveaux médicaments qui viennent s’ajouter aux autres. Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, de la nodrénaline, neuroleptiques, Xanax, en quantit...
J’ai dû essayer de sortir, de reprendre contact avec la réalité. C’est paraît-il prévu. Cuisant échec, tellement programmé et prévisible, mais pourtant ignoré par le personnel médical. On n’est jamais que le pâle reflet de son propre miroir. Sortie de l’hôpital, retour chez moi. Réalité. Courses, lessive, quelques caresses à mes chats, un bainâ...
Je me sens éteint et fébrile. Je dors, la nuit et une partie de la journée. D’affreux cauchemars, une réalité qui devient de plus en plus diffuse, insaisissable. Lorsque je ferme les yeux, avant de dormir, ce sont des rivières de sang qui se déversent. Des corps mutilés, des têtes tranchées. J’ai rêvé qu’on me lançait, très haut.. Légère apesant...
Angoisse, délivrance, chute, abandon, meurtrissures, peur, souffrance, envie… Autant de mots qui ne sauraient décrire ce que j’ai ressenti cette première journée. Arrivé en début d’après-midi… On me transfère dans un service provisoire. Le sourire est toujours là , défensif et bien accroché, comme me le fait remarquer l’infirmière qui me prend en charge. ...
Une place s’est libérée. Hospitalisation à 14 heures. Il était temps. Plus aucun centimètre de ma chair n’a été épargné par la rage, par la douleur.. Mon corps entier est une plaie béante, vomissant sa propre futilité, sa propre peur d’exister.. Et je m’en moque. Je le regarde et ne voit plus que l’immonde souvenir d’un rêve à jamais brisé sur les Ã...
Hospitalisation repoussée. Plus de place. Demain sans doute. Ce soir je vais encore tenir. Tenir surtout grâce à mon ami S., que je ne saurai trop remercier d’exister, et d’avoir daigné croiser une existence aussi brisée que la mienne. Que ceux qui lisent ceci et qui me connaissent ne se fassent pas (trop) de soucis. Ce soir, je ne me ferai pas plus de m...
J’ai passé ma dernière nuit avant l’hospitalisation. Une nuit hachée, comme les autres, malgré un comprimé de Stilnox. Réveil chaque heure, peine à s’endormir à nouveau. Au final, l’impression de ne pas avoir dormi du tout. Des doutes quant à cette hospitalisation dont je ne connais pas la durée. Des doutes quant à moi-même, à ma capacité de ne pas ma...
Totalement assommé par ces nouveaux médicaments. Qu’est-ce que cela sera une fois hospitalisé? J’ai recommencé à rêver. Je préférais avant. Projections hors de mon corps, hors de l’univers, hors du temps. Voyages galactiques, la pensée éclatée, au sens propre, aux quatre coins de l’espace. Le sentiment d’aller trop vite, trop loin. Des planè...
Inévitable et nécessaire sans doute. Trop de sang a visiblement coulé ces derniers temps. Hospitalisation psychiatrique, dès lundi. J’ai du me battre pour ne pas être hospitalisé aujourd’hui même. Trop de marques, trop de risques que je ne sois plus là lundi. Mais j’ai besoin de ce temps, besoin du week-end. Je ne sais pas combien de temps va durer ...
Je rentre chez moi, couvert de sang. Nuit passée aux urgences psychiatriques. Il y a deux jours, la soirée avait pourtant bien commencé. Repas avec des amis, des vrais. Quelques verres dans un bar. Normal, comme d’habitude. Et puis ce besoin, cette nécessité plutôt. J’ai éteint mes clopes sur mon bras. Personne n’a rien vu. Cela ne fait pas assez mal...
Plus de 15 heures de sommeil cette nuit… Ou plutôt aujourd’hui. Et la même chose hier, et avant-hier. J’aime beaucoup ce nouveau Xanax. J’ai honte de dormir autant, mais je crois que j’en ai besoin. Après des mois à 2 ou 3 heures par nuit, c’est sans doute normal. Il faudra cependant quand même que je profite de cette semaine de répit pour organiser...
Arrêt de travail. Une semaine de répit qui passera sans doute trop vite, tout en étant si longue dans ma propre tête. Les séances de psychothérapie vont augmenter. Les anti-dépresseurs aussi. Tenir, et essayer d’éviter une hospitalisation qui ne me fait désormais même plus peur. En attendant, c’est une dose 4 fois supérieure de Xanax. Je dors toute la journÃ...
La chair à vif, plus aucun espoir. Plus envie de lutter, plus envie de faire semblant. Trop de souvenirs, trop de mots dans ma tête. Le sentiment d’imploser, lentement. Chaque jour je plonge un peu plus loin, chaque jour je ressens un peu moins l’envie de me battre, d’en sortir. Il y avait encore un espoir, il y avait peut-être encore quelque chose de beau. Ma...
Retour pénible, difficile de trouver, de voir le tunnel. Aveugle, je progresse lentement, mes mains contres des parois froides et rugueuses. Et puis quelques vagues images. Toujours une grotte, mais sombre. Je ne vois qu’à quelques mètres. Dissociation, à nouveau. Deux tunnels, deux pensées, deux images, en simultané, dans le même esprit. Un long tuyau. Impression...
De nombreux doutes après la seconde séance. Et la peur que cela recommence, de ne plus y arriver, que cela ne serve finalement à rien. Plus de lunettes cette fois. De l’hypnose, à nouveau. Un autre tunnel, plus étroit, plus sombre. Plutôt un terrier, qui s’enfonce sous terre.. Des racines qui s’entrelacent, et qui deviennent de plus en plus denses. J’ai...
La première partie de la séance fut donc un échec. Mais elle était loin d’être terminée. Devant mon incapacité à entrer en contact avec mon subconscient, une technique différente me fut proposée. EMDR: Eye Movement Desensitization and Reprocessing – Désensibilisation et retraitement de l’information par mouvements oculaires. La technique est simple. On fix...
Catalyseurs vides et embrouillés, neurolepsie absurde. Peut-être. Encore. Toujours. Plus rien et jamais encore. Encore trop tôt. Toujours trop tard. Tous ces détours écorchés, parallèles clouées, une barre en acier qui me traverse la tête. J’ai attisé ma haine, détruit ma pensée, torturé mes sens, crucifié mon âme et arraché mes yeux. De la boue qui ent...
Autant de marques qui ne seront jamais assez profondes pour laisser transparaître celles qui jalonnent mon âme. Pourquoi donc un tel acharnement contre mon propre corps? Ai-je donc tant besoin de laisser une trace visible de cette souffrance, de la rendre préhensile? N’est-elle pas déjà assez présente? Ai-je donc tant besoin d’expier? Ne me punis-je donc pas assez à c...
Me voici parti pour deux mois d’anti-dépresseurs. Fluvoxamine. Inhibiteur de la recapture de la sérotonine. Il est vrai que je dois me rendre à l’évidence que je vais mal, que ma pensée seule ne peut pas lutter, pas maintenant, pas encore, pas sans aide et pas toute seule. Mais je n’aime pas ça. J’ai pourtant usé et abusé de toutes sortes de drogues, mais l...
La séance d’évaluation passée, la seconde séance de catharsis aurait dû être une séance complète. Pas de discussion préalable, rien que le tunnel, directement. Mais cette fois-ci, cela n’a pas fonctionné. La technique fût en effet différente. Après l’évaluation, je semblais suffisamment réceptif pour une autre technique. Pas d’hypnose donc, mais une ...
Aujourd’hui il fait froid. Mais c’est une froideur qui vient de l’intérieur. J’ai l’impression de reculer, que chaque jour écorche un peu plus ma volonté. Les souvenirs, la colère, la douleur, la honte, les reproches incessants avec lesquels je torture un peu plus chaque fois mon esprit. Je commence à croire que cela ne s’arrêtera jamais, qu’il n’y au...
Je me rends compte que je n’ai pas encore pris le temps de parler des mes premières séances de catharsis. Et je me rends compte également qu’il me paraît nécessaire, pour moi, quoi qu’il advienne, de laisser une trace écrite de ces expériences qui, il est vrai, m’auraient fait doucement sourire il y a quelques années de cela. D. m’en a parlé un soir, alors que no...
Tendre soirée, calme, douce, simple et réelle. Mes bras autours d’elle, mes mains caressant les siennes, comme si rien ne s’était passé. Pourquoi donc ai-je donc ce goût amer? Pourquoi donc ne pourrais-je pas accepter que cette soirée a simplement existé, au delà des reproches et des peurs, au delà de l’amertume et de la tristesse? Je sais qu’il est trop tôt,...
Aujourd’hui je commence à avoir peur de moi. Toutes mes démarches vont dans le sens d’un mieux, d’une meilleure compréhension de moi, de mon fonctionnement, d’un désamorçage des mécanismes mis en place il y a plus de 20 ans. Mais j’ai l’impression que plus je plonge en moi, et plus ma pensée se morcelle et se décompose. Je me suis toujours observé penser...
C’est empli de nombreux doutes que j’inaugure ce journal, blog, ou encore chose, je ne sais pas encore… Oui, j’ai craqué. Et voici donc encore un blog où un inconnu criera au monde sa douleur d’exister, sans penser une seule seconde que ce dernier prendra la peine de l’écouter. Drôle de paradoxe que de vouloir exister en se fondant dans la masse informe qui nous ento...
