L’hospitalisation va encore durer un certain temps.
Cela fait un mois et demi maintenant, mais l’on ne me laissera pas sortir tant que les choses ne se seront pas apaisées.
Et c’est très bien comme cela, quant bien même je commence à trouver le temps long, à avoir envie de rentrer.
J’ai par contre droit à de plus en plus de congés, histoire de reprendre peu à peu contact avec la réalité.
La suite se passera soit chez moi, avec un suivi intensif de ma psychiatre et de l’hôpital, soit dans un foyer, pendant quelques temps.
A moi de juger… Je n’en ai pour l’instant aucune idée.
Je redoute autant le fait d’être seul chez moi que d’être à l’extérieur,
Mais pour l’instant, c’est toujours l’hôpital avec sa petite vie, ses nouveaux patients dont certains passent le plus clair de leur temps en chambre d’isolement, à hurler toute la nuit…
La suite me fait moins peur, parce que je sais que je vais être suivi, contrairement à la dernière fois.
Mais moi je me fais toujours peur. J’ai toujours peur de la réaction des autres.
Tellement besoin de tendresse, tant à offrir, et toujours ces cicatrices, physiques et psychiques, qui me terrorisent et me coupent du monde…
Je commence à devenir accro aux benzos. Mais c’est sans doute un moindre mal…
Cela ne laisse pas de trace, du moins pas de manière visible…
